Alors les amateurs de pop-punk moldave, ça y est, on y est ? Après un an d’attente, voilà que redéboule le grand salon européen du kitsch mis en musique : l’Eurovision. Célébration musicale ultime pour les uns, représentation de l’enfer wokiste sur terre pour les autres. Qu’en est-il réellement ? Quand de nombreux détracteurs s’emploient à étiqueter l’événement comme une foire à la soupe musicale et aux bons sentiments pour faire pleurer dans les chaumières, nous y voyons plutôt le dernier grand sabbat rock, un raout des abîmes à faire passer le Hellfest pour un épisode d’Emily in Paris. Vous auriez bien tort de vous arrêter à sa surface d’apparence, il est vrai, ultra-lisse. Ce vernis de costumes over-pailletés, de chansons atteignant souvent les sommets de la mièvrerie et de présentateurs botoxés à mort n’est là que pour dissimuler la vraie nature du projet: un rassemblement annuel plus destroy qu’Altamont et Woodstock 99 réunis. Nos arguments ?
Tout d’abord, parlons de celle sans qui rien ne serait possible : la drogue. Lors de l’édition 2021, le monde semble tomber des nues lorsque les futurs vainqueurs italiens Måneskin sont filmés en flagrant délit de sniffage de coke en plein direct. Scandale ? Il faut être bien naïf pour imaginer que le quatuor romain soit le seul à se repoudrer le nez durant cet événement et que cette entrave aux bonnes mœurs représente une première dans l’histoire du show. La vraie surprise n’est pas tant de les avoir surpris le nez dans le pochon mais que cela ne se soit pas produit avant ! Comment envisager sérieusement qu’un tel somment européen du costume stroboscopique et de la chorégraphie épileptique puisse se dérouler chaque année sans la moindre prise de substances illicites ? Comment bâtir une œuvre pareille sans des quantités industrielles de dope ? On doit trouver assez de poudreuse là-dedans pour justifier un jour un raid d’Interpol en pleine retransmission télévisuelle. À se demander pourquoi Pierre Palmade n’a jamais essayé d’y pousser la chansonnette ?!
Deuxième point et non des moindres : l’Eurovision est à ce jour le seul complot international ayant réussi à faire pénétrer la Musique du Diable dans les plus innocentes pénates d’Europe. Oubliez cette idée de grand concours de chansons européen. Tout cela n’est que tromperie et mascarade pour en réalité diffuser des musiques extrêmes à heure de grande écoute partout sur le Vieux Continent. Un peu comme ces fêtes factices à 100 personnes que tu organisais dans ton studio d’étudiant dans le seul but de revoir un être bien précis que tu espérais pécho le soir même. L’Eurovision, c’est le même délire. Convier toute une clique de britanniques dépressifs, de latines refaites et de slaves cocaïnés pour en réalité faire écouter du métal à la ménagère, qu’elle soit française ou lettone. L’Eurovision effectue depuis plusieurs décennies un travail de sape pour préparer les esprits les plus réfractaires à la propagande rock’n’roll. De l’entrisme musical que n’auraient pas reniés les services secrets soviétiques de la grande époque. Il n’est d’ailleurs pas étonnant d’y voir concourir des noms réputés des différentes scènes punk ou métal européennes. Des vétérans des scènes locales envoyées au front pour exercer leur art devant les masses continentales. Derrière la photo kitchissime qui illustre cette chronique (qui ne l’est pas moins), se cache le groupe croate Let 3. Énième boys band créé de toute pièce pour l’occasion ? Pas du tout ! Un des plus grands noms de la scène alternative yougoslave des années 90 réputé là-bas pour ses chansons engagées, ses paroles vulgaires et ses prestations live obscènes qui profite de ce show à grande audience pour propager sa parole. Des exemples similaires sont multiples. Le plus notable ? La victoire du groupe finlandais Lordi en 2006, encore dans toutes les mémoires, et qui illustre à merveille notre propos sur la diffusion subliminale de l’œuvre musicale du Malin. L’Eurovision est taillée pour ces vieilles rock stars décadentes qui y voient l’occasion parfaite d’exhiber leurs excentricités hors-sols et de manipuler des foules crédules. Nul autre événement retransmis à une telle échelle n’accorde une place pareille à la guérilla rock. Revolution will be televised !
Et puisque jamais deux sans trois, il est temps d’aborder notre nouveau point : le crime organisé. Soupçons de favoritisme, de corruption, de trafic d’influence, de paris obscurs, de pressions étatiques, etc. L’Eurovision, c’est arnaques, crimes et cheesy music, une masterclass annuelle pour Balkany et ses copains. Commençons par la mythique phase de vote finale. Comment justifier que tant de pays accordent de manière récurrente les fameux twelve points à leurs voisins frontaliers ? La proximité géographique devrait-elle forcément vous garantir le score ultime ? On assiste là à un copinage éhonté que même les plus grands mafiosi n’oseraient exposer ainsi au grand jour. Parlons maintenant des bookmakers. Voilà bien une profession qui ne respire pas l’honnêteté et une telle concentration de ces individus au mètre carré en dit long. Des pronostics émis des semaines à l’avance et tombant souvent juste le soir fatidique … Quand on songe aux sommes impliquées pour un simple concours de ritournelles, on ne peut que fantasmer les détournements possibles. Des accusations qui ne manqueront pas de faire jaser mais, qu’on se le dise, Les Interrockations, c’est comme Mediapart … les preuves en moins. Toutefois, pour donner un semblant de concret et de pertinence à cette chronique, signalons l’information tombée cette semaine. L’ancien patron de France 2 a révélé avoir reçu des ordres lui intimant de faire perdre la France à l’Eurovision en excluant des candidats à trop fort potentiel de victoire. La raison ? Le pays vainqueur se doit d’organiser l’édition suivante, synonyme de dépenses pharamineuses pour l’hôte. Un coût évalué à plusieurs dizaines de millions d’euros qui aurait refroidi les ambitions tricolores. Si cela constitue encore une preuve révélatrice des trafics d’influence qui gangrènent l’institution, cela demeure néanmoins une excuse un peu maigre pour justifier les bérézinas françaises répétées lors du concours.
Car oui, impossible de clôturer le sujet sans évoquer le sujet douloureux des classements pitoyables de la France au fil des années. Une constance que l’on pourrait honorer si elle ne frôlait pas tant les bas-fonds du classement final. Entendre les termes « France » et « 12 points » accolés relevant tout bonnement du mirage auditif. Comment expliquer une telle disgrâce ? Rejeter la faute sur nos voisins frontaliers s’obstinant à ne jamais partager leurs points avec nous afin de se venger de notre arrogante politique internationale ? Cela serait trop simple. Non, la raison est, croyez-le ou pas, bien plus mystique que celle-ci. Un pêché originel français qui a impacté les prestations passées et futures de notre patrie. Le genre de malédiction que l’on se coltine en construisant sa casbah sur les restes enfouis d’un cimetière indien. Il est l’heure de déchirer le voile occulte de ce secret. Les mésaventures eurovisionesques de notre belle patrie ne sont dues qu’à une seule et unique raison : ne pas avoir sélectionné les Wampas pour nous représenter en 2007 ! Une erreur majeure qui bouleversa le continuum espace-temps et condamna nos prestations nationales à travers les époques. Le lien ? La dernière victoire française remonte à 1977 ; précisément l’année de l’explosion punk. Ainsi, seul Didier, roi des keupons, aurait été à même d’enrayer cette spirale négative. Une évidence numérologique qui ne peut relever de la coïncidence. Rejeter la candidature du plus illustre de nos groupes à crêtes a obligatoirement pesé sur nos prestations internationales. Leur exubérance naturelle et leur prestance rock’n’rollesque aurait sans nul doute permis de conquérir les cœurs européens. Musicalement comme ésotériquement, seuls les Wampas auraient pu ramener la coupe à la maison.
Plaque tournante de la drogue, manipulation des masses et réseau international de corruption, les preuves sont accablantes. Les morts et émeutes d’Altamont et Woodstock 99 font bien pâle figure comparé à ce chaos institutionnalisé. Au moment où nous écrivons ces lignes, l’Eurovision n’a pas encore été diffusée et son résultat final demeure inconnu. Ce qui est certain en revanche, c’est que cette machination démoniaque aura à nouveau tourné à plein régime et que les canaux auditifs européens auront été mis à rude épreuve. Pour cette raison, nous vous épargnerons une énième playlist « chansons rock de l’Eurovision ». En lieu et place, Two Dogs Fuckin’, le premier album du groupe en couverture de cette article. Une pépite de 1989 à écouter en intégralité et qui devrait provisoirement combler vos lacunes en rock yougoslave jusqu’à une future chronique sur le sujet.
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