Interrockatoire – Épisode 1. Le principe de l’interrockatoire ? Solliciter des artistes qui ont pour point commun d’égayer nos esgourdes et leur demander de répondre à une petite interview à notre sauce. Exit les sempiternelles questions sur le temps qu’il faisait lors de l’enregistrement du dernier album. Ici, on donne carte blanche aux artistes pour répondre à nos sujets d’interrockations. Du contenu que vous en lirez pas pareil ailleurs. Avec un verbe aussi incisif que ses riffs, on s’est dit que Tribute to Sunshine constituerait le parfait candidat pour démarrer l’exercice. Présentation, écoute, interview, c’est parti.
En cet an de grâce 2023 où tous les regards sont rivés vers l’astre lunaire pour célébrer les 50 ans de Dark Side of the Moon, les Interrockations ont plutôt opté d’aller voir ce qui se passait du côté du Soleil. Et ce qu’on y a trouvé nous a bien plus enjoué que les digressions du Père Waters !
Tribute to Sunshine se pose comme un des plus éminents représentants du rock solaire. Un genre qui a paradoxalement trouvé ses origines dans l’obscurité d’une cave parisienne où une jam que l’on imagine aussi hallucinée qu’hallucinogène, entre incantations hendrixiennes et excès gratefulesques, constituera la base d’un premier EP sobrement intitulé Revolution. Un programme aussi politique que sonore et qui tabasse effectivement autant qu’une manif’ sauvage lors du Grand Soir ! Le trio nous livre ici un rock psyché de premier ordre devant lequel même Icare aurait brûlé ses ailes. Des riffs à faire passer Radio Moscow pour des paralysés des doigts et une rythmique basse / batterie prompte à briser les nuques de quiconque osera s’y frotter. Vingt minutes et quatre titres caliente pour vous préparer aux canicules des décennies à venir. Un premier opus qui confirme le renouveau du psyché à la française entrevu depuis l’album Ummon de Slift et qui ne peut que nous émoustiller avant une future publication, actuellement en préparation. Le trio annonce la couleur sur ses réseaux : « Si le rock est mort, nous sommes nécromanciens ». Tenez-le vous pour dit, la révolution solaire est en cours !
Déclin de langue française, la faute à Elvis ?
Tribute to Sunshine : Tout est de la faute à Elvis! Plus sérieusement, on ne pense pas qu’il y ait un “déclin” de la langue française, c’est un vieux délire réac’ qui existe depuis la nuit des temps. Si on écoutait les rageux on parlerait encore latin et les déclinaisons c’est galère donc non merci.
La réforme des retraites est-elle une menace pour la relève du rock’n’roll ?
TS : Vu que ça va précariser un bon paquet de monde, et que derrière ils nous concoctent des bonnes grosses casses du système social (chômage, RSA, intermittence), ça va devenir de plus en plus compliqué de bosser sérieusement la musique pour les prolos, dur de faire des concerts quand tu bosses le week-end ou le soir et que t’as aucun moyen de te mettre au chômage. Alors on va juste se retrouver avec des groupes de bourgeois qui sortent d’écoles d’arts à cinquante milles balles l’année. Personnellement, la perspective nous enchante moyen.
Doit-on abandonner la lutte écologique aux fans de reggae ?
TS : Compte tenu de leur efficacité non, sinon on est tous foutus! En vérité, on pense pas que c’est dans des festoches où tout le monde est perché que la lutte va se canaliser. La plupart des gens ne consomment pas de la musique pour se politiser, c’est une belle idée mais il faut toucher plus large, passer par des organisations de quartier, de l’occupation de lieux, de l’action directe, du sabotage, des grèves, des blocages, etc…
Le rock à papa vit-il ses dernières heures ?
TS : On n’espère pas (trouvez-nous des dates svp).
Brexit : une bénédiction pour les mélomanes anglais ?
TS : Aux dernières nouvelles, c’est pas l’Union Européenne ou Buckingham qui gèrent les plateformes de distributions, ça ne changera pas grand chose.
Macron repoussera-t-il l’âge de départ au Club des 27 ?
TS : Ça nous arrangerait, on a raté le coche (*touchent leur calvitie naissante*).
Esprit de Noël et Musique du Diable font-ils bon ménage ?
TS : Vu qu’ils ressortent une intégrale de Chuck Berry chaque année vers cette période, il faut croire.
Pourquoi faut-il boycotter le 50ème anniversaire de Dark Side of the Moon ?
TS : Parce que Roger Waters est un gros débile. Et aussi comme ça personne remarquera quand on leur pique des riffs.
Beatles ou Stones : faut-il vraiment choisir ?
TS : Oui, il faut choisir les Doors.
Le Dry January est-il une pratique rock’n’roll ?
TS : Bah oui vu que ça permet de prendre plus d’hallucinogènes! Sinon cette association systématique entre rock et substances est assez délétère, c’est comme cette image de l’artiste maudit qui a besoin d’être en dépression permanente et vivre dans la misère pour produire quelque chose de qualité, c’est un fantasme du public, un spectacle qui finalement ne fait que blesser les artistes. Zappa, par exemple, il carburait juste au café et il a fait des albums fous.
Les Hard Rock Cafés seront-ils épargnés lors du Grand Soir ?
TS : Nous ne pensons pas. On conchie ce genre de marchandisation de la rébellion qui te demande de faire soixante-dix reprises dans ton set et te vend un vieux burger à vingt balles. « Oh wow t’as la guitare de Jimmy Page au mur ! » ; rien à carrer, le soir venu, tu crames !
49.3 est-il le nouveau 666 ?
TS : Pas vraiment. 666 c’est cool au moins.
Tous ces sujets d’interrockations sont bien évidemment à lire et relire jusqu’à l’overdose sur notre site. Et pour être sûrs de ne pas en perdre une miette, n’oubliez pas de liker notre page facebook.

Ca n’a pas dû être trop compliqué de trouver les questions mais ça a le mérite d’une interview très originale. Je ne connaissais pas le groupe et c’est belle découverte. N’est-ce pas ça le but des interrockations après tout ?
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