Fin mars, Sir Paul McCartney donnait en nos terres franciliennes une série d’interviews pour laquelle nous avons eu l’infini honneur d’être sélectionné. Quinze minutes (préliminaires compris) nous ont été accordées pour interrocker la légende beatlesque. Une rencontre inoubliable. Comme dirait le poète: « après avoir vu ça, on peut mourir tranquilles ».
Commençons par les politesses d’usage. C’est un honneur d’interviewer une légende telle que vous. Merci de prendre le temps de répondre à notre humble webzine.
De rien, my pleasure! Cela me semble important de prêter sa voix aux plumes émergentes. J’ai toujours préféré accorder du temps aux petits fanzines de passionnés qu’aux grosses revues spécialisées, disons-le, souvent blasées.
Impossible de retracer vos soixante ans de carrière en quinze petites minutes. Je vous propose donc d’enchaîner les questions courtes, percutantes et iconoclastes.
Parfait (ndlr: en français dans le texte).
Alors, première question d’investigation: qui êtes-vous Monsieur McCartney?
(Rires). Je m’appelle Paul, j’ai fait partie d’un boys band qui a eu son petit succès dans les années 60 et ce, sans avoir posté la moindre vidéo sur TikTok.
Que pensez-vous des journalistes qui osent encore demander en 2024: « Alors, Beatles ou Rolling Stones »?
Déjà, je pense qu’il faudrait leur retirer leur carte de presse (rires). La question était déjà stupide à l’époque et ce n’est pas le fait de l’avoir ressassée pendant soixante ans qui l’a rendue plus intelligente.
Le meilleur album de votre discographie?
(Il réfléchit) N’en déplaise aux forcenés des Beatles, je pense qu’il s’agit de Ram, mon deuxième album solo (ndlr : à découvrir en intégralité ci-dessous pour les mécréants qui ne l’auraient jamais écouté). Je crois humblement que j’y atteins là mon pic créatif. The Back Seat Of My Car aurait pu apparaître sans rougir sur n’importe quel album des Beatles, Long Haired Lady et Uncle Albert/Admiral Hasley sont des petites pépites pop psyché, Monkberry Moon Delight est un banger absolu … Et puis, avouons-le nous, on n’est pas obligés de s’y fader les jérémiades de Lennon et Harrison (rires).
Parlons de John justement. Que serait-devenu aujourd’hui à votre avis?
On l’aurait certainement traité de boomer! Comme beaucoup d’autres figures de l’âge d’or du rock’n’roll; je pense à Jim Morrison notamment. Ces personnes-là ont trop profité de l’hédonisme des sixties pour admettre la fin de l’abondance moderne. Leur philosophie de vie ne collerait plus avec l’époque. Je n’ose pas imaginer le scandale si Morrison retentait le coup de exhibitionnisme sur scène à 80 balais passés (rires).
Parmi tous les groupes qui ont été étiquetés comme les « nouveaux Beatles », qui s’en est le plus approché?
Je pense ne pas prendre trop de risque en répondant Oasis. N’importe lequel des Beatles aurait rêvé de composer Slide Away ou Champagne Supernova. Et puis, disons-le tout net, ils ont toujours été diablement plus rock’n’roll que ces petits bourgeois de Blur!
Qu’avez-vous pensé du dernier album des Rolling Stones?
Mmmh, comment dire ça poliment (rires)? Ce titre Mess It Up, seriously? Come on Keith, you can do better, mate!
Les Beatles ont également pris part à l’actualité musicale de 2023 en ressortant des tiroirs le titre Now and Then. Un nouveau chapitre dans la discographie des Beatles? Le début d’une tournée en hologrammes?
Cela a été évidemment émouvant d’enfin parvenir à parachever ce titre et de mettre en valeur la voix de John mais je pense que l’aventure des Beatles s’arrêtera là. Pourquoi prendre le risque d’entacher notre héritage musical avec des expérimentations numériques médiocres? Quant aux tournées en hologrammes, je préfère laisser cela aux groupes cupides sans scrupules et aux fans sans cervelles.
Êtes-vous inspirés par des groupes de la scène actuelle?
Je n’ai jamais cessé d’écouter les nouvelles sorties; ce qui me semble la moindre des politesses quand on se déclare fan de rock. Et il y a de quoi se rassasier en ce moment. Je ne dirais pas que je m’en inspire mais j’admire un groupe comme IDLES qui marque clairement son époque et peut prétendre au rang de meilleur groupe de sa génération. Et je rêverais d’une collaboration avec les Viagra Boys. Ces gars-là ont absolument tout! Et ce chanteur, ce ventre à bières ultra-tatoué, miam!
Avez-vous regardé le documentaire de Peter Jackson sur l’enregistrement de Let It Be?
Je dois bien avouer que non. Soyons sérieux, quitte à s’enquiller six heures de Peter Jackson, autant se taper un petit marathon Seigneur des Anneaux!
En 60 ans de carrière, vous avez vu émerger à peu près tous les styles de musique: punk, rap, disco, techno. Y-en-a-t-il un qui vous a impressionné plus que les autres?
Et bien, je vais vous faire une petite confidence : je ne crache jamais sur une petite session Néo-Métal. Même si j’ai depuis bien longtemps passé l’âge de porter un baggy et une casquette à l’envers, j’adore headbanger sur un petit Limp Bizkit des familles.
On a retrouvé récemment votre basse mythique perdue depuis plus de 50 ans. Qu’avez-vous ressenti en apprenant la nouvelle?
Dans mes souvenirs enfumés des sixties, il me semblait l’avoir échangé contre un sachet de weed dans un club moite, soit d’Hambourg soit de Liverpool. Je suis donc ravi de savoir qu’elle avait simplement été volée.
Finissons sur un scoop. Selon les rumeurs, vous ne seriez pas le vrai Paul McCartney mais un sosie en poste depuis 1966. Fantasme ou réalité?
(Rires) Je crois qu’à vous je peux le dire. La supercherie a assez duré. Effectivement, tout est vrai. Le vrai Paul est décédé depuis bientôt soixante ans et j’ai eu la plaisante mais lourde tâche de le remplacer depuis. (Il pousse un soupir). Je crois que je suis soulagé d’enfin cracher le morceau, merci!
Waoh! Nous ne nous attendions certainement pas à une telle révélation aujourd’hui!
Vous savez, les théories du complot, c’est un peu comme les canulars du 1er avril, c’est toujours mieux de révéler la vérité rapidement.
Pour vite oublier cet affligeant entretien totalement fake , allez donc plutôt jeter un œil à nos vraies interviews avec de vrais morceaux d’artistes dedans. Ça s’appelle l’Interrockatoire et c’est consultable juste ici.

Wesh, super ah ouais, super…
j’m bien ressentir ce fond de crédulité à la con, & ce détournement putaclic trop bien vu…
Longue route & play it fucking loud!
Gilles-Alien
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