La nuit se faisait aussi noire qu’un picon trop chargé. Je comatais depuis quelques heures déjà dans les bras galbés et hirsutes de Morphée quand une vision m’apparut. Errant au milieu d’un désert (était-ce le Sahara ou la carrière de Superbus ?), deux silhouettes s’approchaient de moi. Une ressemblant étrangement à Jim Morrison et l’autre s’apparentant à un indien zarbi à moitié à poil. Assistais-je alors à un mauvais remake onirique de Wayne’s World 2 ? Intrigué, je décidai alors d’en avoir le cœur net et brisai ainsi la glace :
– « Bien le bonjour, nobles bédouins beatniks de mes rêves ! Êtes-vous ici pour me sommer de créer mon propre festival ; l’Interrockastock? »
– « Ce manant est-il seulement sérieux ? » lâcha Jim en direction de son acolyte. « Écoute-moi bien, espèce de résidu de fan de The Eagles, elle n’est pas encore venue l’heure où on te lâchera les commandes d’un festoch, pigé ? Déjà pas foutu de nous pondre un Top Album exhaustif digne de ce nom en fin d’année. Même que c’est précisément pour ça qu’on squatte présentement ta psyché nocturne. T’aurais pas oublié deux, trois bangers dans ton soi-disant Top 2023 ?
– « C’est que, ô majestueux Roi Lézard, voyez-vous, janvier approchant, il me fallait bien publier quelque chose et certes, je n’avais pas encore écouté toute ma liste, mais vous savez ce que c’est, le temps m’a cruellement manqué ; les responsabilités, l’inflation, la guerre en Ukraine, le conflit israélo-palestinien, les romans de Bruno Lemaire … ».
– « Enough, suppôt de Bono ! Tu peux garder tes mièvreries pour en faire une chanson des Enfoirés ! La vérité est que tu as encore lambiné sur tes écoutes en 2023 et que t’avais un paquet de retard au moment de publier ton soi-disant Best-of. Et tu ne voudrais quand même pas laisser sur le carreau ces quelques chefs-d’œuvre qui méritent amplement leur place dans ta pseudo playlist de référence ? Et laisser partir en vacances ces inconscients qui te servent de lecteurs sans quelques recommandations sonores de haute volée ? ».
– « Non, bien évidemment mais … » bredouillais-je maladroitement.
– « Alors, tu m’en vas réhabiliter fissa ces grands oubliés et nous pondre un nouveau Top tout fringant, à déguster bien frais autour d’une Pina Colada cet été. Allright ? Sous peine de te voir recevoir une petite malédiction de derrière les fagots, du genre à te refourguer à toi et à ta progéniture la chevelure de Phil Collins, les chicots de Shane MacGowan et la voix de Klaus Nomi. Me suis-je bien fait comprendre ? Bien. Tu sais donc ce qu’il te reste à faire. Sur ce … ».
Je me réveillai en sursaut. Aussi trempé et odorant que les santiags à Dick Rivers après trois heures de concert. Et me mis aussitôt à l’ouvrage.
Ainsi naquit le Second Top 2023 qui resterait connu à travers les âges sous le nom de Compil’ Interrockations Summer Hits Volume 2.
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Une ivresse sonore à déguster ainsi :
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Tipsy Cocktails
Les Lullies – Mauvaise Foi (pure french rock’n’roll music)
The Mary Wallopers – Irish Rock N Roll (irish folk punk)
Ponta Preta – Way Out West ! (psychedelic surf pop)
Robert Finley – Black Bayou (bayou groovy blues)
Takeshi Cashew – Enter J’s Chamber (groovy rythms and electronic beats)
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Drunkenness accelerator beers
Peter Kernel – Drum to Death (swiss finest art-rock duo)
Psychedelic Porn Crumpets – Fronzoli (sprawling psych prog rock and heavy garage riffs)
Private Function – 370HSSV 0773H (aussie ramones-like punk rock)
Shamus – The Sheperd and The Wolf (fantasy concept rock)
Urban Junior – Urban et Orbi (electro clash garage one man band)
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Heavy Liquors
It It Anita – Mouche (noise rock Belgium band)
Gel – Only Constant (feminist hardcore)
Sextile – Push (harcore dance music)
Wargasm – Venom (new nu-metal)
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Soft wines for early mornings
bdrmm – I Don’t Know (british shoegaze)
Rasha Nahas – Amrat (palestinian musical journey)
Déjà l’an dernier, on tapait la discute avec un autre dieu du rock. Un dialogue d’anthologie à retrouver ici.
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Les Interrockations 
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