Sex Shop Mushrooms : Grunge Made in France

Avril 1994. Le camarade Kurt se fait péter le caisson de l’autre côte de l’Atlantique, mettant fin à une des dernières grandes aventures rock du millénaire. 30 ans après, à Paris comme ailleurs, la moisissure grunge se propage à nouveau dans les caves. Toute une nouvelle génération de zicos s’attelle à ressusciter quelques fantômes à cheveux gras. Sex Shop Mushrooms en est un de ces meilleurs émissaires. Avec God Doesn’t Exist, premier album paru début octobre, le combo parisien livre une œuvre hantée, rageuse, regorgeant de classiques instantanés. Un fracas d’influences jamais passéistes, résolument prêtes à écrire un nouveau chapitre de cette histoire. Alors, come as you are my friend, le new grunge est dans la place.

Salut Sex Shop Mushrooms, vous êtes en lice pour le titre de Nom de Groupe Le Plus Cool de 2024. Y a de l’anecdote croustillante derrière ce blaze ?

Hello! Alors, déjà, on très fiers de notre nom parce qu’il est cool et rigolo et on est cools et rigolos. Premier degré, on a trouvé ce blaze parce qu’on répète dans un studio à Pigalle. Et les champignons, c’est bon.

Bon, et avec un titre d’album pareil, vous êtes pas prêts de tourner dans les festoches de rock chrétien, ça vous dérange pas trop ?

Le deuil a été dur mais maintenant on est en paix.

Dès les premières notes de l’album, on sent des influences très Seattle. Influences de plus en plus présentes et revendiquées dans la scène actuelle (je pense à Fatima ou Pogo Car Crash Control). Vous pensez vous inscrire dans ce revival grunge ?

C’est vrai, on a défini notre style musical au fur et à mesure des compos. C’est une espèce de mélange de toutes nos influences qui nous a permis de nous orienter vers le Grunge. On aime cette appartenance parce que ça nous correspond même si on essaie de s’inspirer de beaucoup d’autres styles. Clairement, on fait du « new » grunge, et on est admiratifs de cette nouvelle vibe. On n’a rien inventé mais on aimerait voir une émergence du grunge, aussi sur la scène locale. Après beaucoup de concerts, on a constaté un manque de représentation du style, même si on est entourés de copains (Sound Of Lies, Quiet Screamers, Down to the Wire…).

Mais l’album a bien plus à offrir qu’un simple copié-collé nirvanesque et on flaire un panel d’influences bien plus large. C’est quoi les références qui font consensus entre vous ?

ALORS, comment t’expliquer ? C’est un joyeux bordel. Comme dit précédemment, on essaie de foutre nos influences un peu partout. Par exemple, pour Cyp (bassiste) c’est Turnstile, pour leurs riffs, leurs structures et leur recherche sonore (nerd). Pour Vic (guitare), actuellement il est sur du Fontaine D.C, Falses Head, des groupes plus modernes, qui le stimulent plus à l’heure actuelle. Pour Giulia (batteuse), on part sur du gros keupon et du Nu Metal à la System Of a Down et Slipknot (gros bourrins), Et pour Tim (chant, guitare), des influences comme Wunderhorse et Nirvana. Et on est tous pas mal reliés par Deftones, une grosse source d’influence pour nous.

Vous avez entièrement enregistré, mixé et masterisé ce premier opus. Vous vouliez revendiquer dès le départ une identité Do It Yourself ?

Alors oui, mais surtout on n’avait pas trop le choix. Le positif, c’est qu’on a tous appris à se démerder tout seul. On est aussi un jeune groupe, faire les choses par nous-mêmes, ça nous a permis d’évoluer, comprendre notre musique, où on voulait aller, nos limites et de garder cette satisfaction d’avoir fait la chose nous-mêmes. Et surtout parce qu’on est pauvres.

Au niveau des textes, l’album se veut une exploration de la psyché humaine et parfois de ses facettes les plus sombres. La santé mentale, c’est une thématique qu’il vous paraissait important de traiter ?

Tim raconte beaucoup (trop) sa vie dans ses textes. Toutes les thématiques sont importantes à traiter tant qu’elles font sens à soi-même. Je (Tim) suggère l’exploration car chaque texte vit d’une manière différente dans la tête de chaque auditeur. C’est la beauté des textes, résonner différemment pour chacun, faire réfléchir, faire rêver, faire sourire, faire pleurer.

LONA (ce classique instantané, soit dit en passant) a eu le droit à son clip qui m’a un peu fait penser à celui de Black Hole Sun. L’idée était de retranscrire visuellement les thématiques abordées ?

Pas vraiment, on pourrait broder de la merde mais on a laissé carte blanche à notre clippeur pour celui-là. On avait moins la main sur ce clip.

Vous vous définissez par le mantra « BREAK NORMS, SOUND LOUD ». C’est quoi les normes à exploser aujourd’hui ?

C’est surtout la symbolique de briser n’importe quelle norme. C’est notre définition de s’en battre les c*******.

Sortie de l’album le 4 octobre puis Release Party au Supersonic le 14. Le tout suivi d’une déferlante sur toute la France ?

Oui, c’est ce qui est prévu. On verra en fonction de nos moyens (on est toujours pauvres) et emplois du temps. Mais on aimerait bien.

Et puisqu’on a parlé grunge ; que peut-on vous souhaiter pour l’avenir ? Plutôt carrière à la Nirvana ou à la Pearl Jam ?

Écoute, notre bassiste a 27 ans cette année. S’il passe novembre, théoriquement on est bons. On va écrire notre histoire, si dieu le veut (oups).

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Pour être sûr de choper ta dose de mushrooms, tu peux suivre leur actu ici.

Pour celle des Interrockations, ça se passe là.

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Bisous.

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